GEO POLITIQUE au 16 et 17ème

France :
La France est le pouvoir en devenir de l’Europe. En cours de modernisation, elle est encore engluée dans les guerres de religion entre catholiques d’une part et protestants et calvinistes, communément appelés les Huguenots d’autres part. Sur le trône la Dynastie des Valois, frappée par une série de décès prématurés, est en train de s’éteindre dans les fastes et la décadence d’une Cour brillante. Le roi actuel est Charles IX. Jeune et peu fait pour assumer le poids de la couronne, il laisse sa mère Catherine de Médicis et les grands seigneurs du Royaume gouverner à sa place. Les nobles usent de tous leurs moyens pour conserver ou obtenir une certaine emprise sur le roi, et tous développent des partis dont les heurts mettent la France à feu et à sang.

Angleterre :
Sous la tyrannique houlette de Henry VIII Tudor, l’Angleterre a connu de profondes transformations. L’église a été mise au pas, coupée de Rome et inféodée à la Couronne, le protestantisme se développe avec l’accord tacite des autorités, l’industrie balbutiante et inspirée du Tempus est fortement encouragée, entrainant l’émergence d’une classe bourgeoise qui doit tout au Tempus. Mais tous ces changements ne font pas que des heureux, et le Royaume d’Angleterre s’est coupé du reste de l’Europe. En son sein, nombres de membres de la Noblesse s’estiment spoliés, et fomentent des complots contre le roi. Ce dernier est par ailleurs gravement malade : obèse, handicapé par une vieille blessure contre laquelle le Tempus ne peut rien, Henry VIII est dans une situation précaire… Et l’Angleterre avec lui.

Espagne :
En 1605, il n’y a pas d’état plus puissant dans le monde que l’Espagne très catholique. Sur son empire, le soleil ne se couche jamais, et les lourds galions de la flotte des Amériques convoient des richesses incroyables vers les ports de la péninsule ibérique. En Europe, nul ne peut envisager sereinement d’affronter les redoutables Tercios Viejos de l’infanterie du roi Felipe II. Si l’on ajoute à cela l’inconditionnel soutient du vieux Charles Quint, Empereur Romain Germanique, et père de Felipe II, on comprend rapidement que l’Espagne est un géant incontournable. Mais l’empire croule sous son propre poids, ses ennemis sont innombrables, et l’intransigeance religieuse de sa classe dirigeante, ajoutée à l’omniprésence de l’Inquisition toute puissante dans le pays, lassent les populations. L’Espagne est un géant à l’assise fragile, dont toute l’Europe souhaite et aide la chute.

Etats du Pape & l’Italie Centrale :
Jamais avant le pontificat interminable du Feu Alexandre VI, la papauté n’avait été si puissante, à la fois comme entité spirituelle mais également comme puissance séculaire. Tout le centre de l‘Italie est soit possession du Saint Siège, soit aux mains de vassaux directs du Pape, au premier rang desquels Cesar Borgia, fils du feu Pape et condottiere de génie. Malgré la mort du Pape Alexandre VI à Venise dans des circonstances fort troubles, l’autorité de l’Eglise est encore intacte. En effet, il n’y a pas d’état mieux organisé au monde, et s’appuyant sur de plus fermes bases, notamment le quasi monopole du Tempus alchimique. Toutefois, cette super papauté irrite les seigneurs comme les simples gens, qui pour des raisons diverses, s’interrogent sur la place du successeur de Saint Pierre et même sur celle de Dieu dans cette entité politique, militaire, spirituelle et économique incontournable…

République de Gènes :
Gènes est en Italie la rivale toujours déçue de Venise. Deuxième plus grand et plus riche port d’Italie, « la Superbe » a connue une histoire mouvementée, et un XVI° siècle particulièrement difficile. Mais à force de sacrifices, elle est redevenue une prospère cité indépendante, aux institutions semblables à celles de « Venise la Sérénissime », et elle aussi dirigée par un Doge. Les états de Gènes sont toutefois moins étendus que ceux de Venise, ses coffres sont moins pleins et son influence moins absolue. Et les génois supportent mal de n’être que les faire-valoir de la Sérénissime. La rivalité entre les deux cités a façonné le destin de l’Italie du Nord, et s’allier avec l’une c’est s’aliéner l’autre. Et à ce jeu, Gène est en train de s’épuiser…

La Cisalpine (Savoie, Grison...) :
Depuis l'empire romain, la cisalpine est une région riche, stratégique et donc convoitée. On la distingue de l'Italie du Nord, car elle a toujours été sous l'autorité de grands états et non divisée en cités indépendantes. La Cisalpine a acquis une culture propre en combattant contre ses puissants voisins, pour assurer son indépendance. Au XVI° siècle, beaucoup d'armées ont traversé cette région, mais la Savoie, Gène et la Ligue Grise sont toujours là. Les enjeux sont désormais politiques et militaires pour ces entités: avec l'Europe entière prête à exploser, il faut se trouver des alliés de poids pour assurer sa survie en cas de grand conflit. Et c'est bien à Venise, au concile le plus proche, qu'il faut chercher ces alliés.

L’Italie du Nord :
Depuis un siècle, toute l’Europe a le regard tourné vers l’Italie du Nord. Ce pays, très enclavé entre de hautes montagnes et des mers, est pourtant un des plus riches du monde. Cette région est aussi le berceau d’un renouveau culturel et artistique actuel. Plusieurs cités-états opulentes, dirigées par autant de familles rivales, se partagent ce paradis sur Terre. Mais au XVI° siècle, la France et l’Espagne se sont disputées des droits sur Milan, et plusieurs guerres ont secoué le fragile équilibre des pouvoirs. Désormais, l’Italie du Nord est une poudrière, où chaque ville est une puissance économique et militaire, jalouse de ses voisines, et vers qui les grands états limitrophes, France, Espagne, Papauté, Saint Empire, Confédération Helvétique et Ligue Grise concentrent leurs agents et leurs intérêts. Une poudrière qui pourrait bien faire sauter l’Europe entière.

L’Italie du Sud :
Autrefois morcelée en petits états, les invasions, conquêtes et occupations successives ont unifié le sud de l’Italie en un unique Royaume Napolitain, dont la couronne est désormais possession du Roi d’Espagne Felipe II. Et ce nouvel occupant, comme ses prédécesseurs Angevins et Français, n’a eu de cesse que d’installer en lieu et place des anciennes familles de la région sa propre noblesse. Si le royaume de Naples est riche, ses habitants ne profitent guère de cette manne. La misère et l’opprobre on fait des Napolitains des gens durs et craints, car fiers et prompts à mettre la main à l’épée. Ils sont fidèles à de vieux codes de conduite avant d’être sujets d’un quelconque roi.

Saint Empire Romain Germanique :
C’est l’entité politique la plus importante d’Europe, couvrant un territoire englobant l’Allemagne, l’Autriche, la Bohème, la Bourgogne, l’Italie du Nord, la Suisse, et bien d’autres territoires encore. Tous ces états sont sous la domination théorique de l’Empereur élu par les Grands Electeurs. Mais en vérité le Saint Empire est morcelé entre une myriade d’états et de cités plus ou moins puissantes, et plus ou moins indépendantes. Le schisme religieux luthérien a provoqué une guerre où les princes, cherchant à s’émanciper de la tutelle de l’Empereur, se sont levés contre l’Empereur Charles V en embrassant la réforme. La paix d’Augsbourg, en 1555 à instauré le Cujus Regio, Ejus Religio : tel prince, telle religion, instaurant de fait l’indépendance religieuse des seigneurs du Saint Empire. Mais cette paix n’a satisfait personne… Le Saint Empereur, qui siège à Vienne en Autriche, est un homme puissant, très vieux et respecté, mais il sent que le fondement même de sa puissance est sapé, et qu’il doit reprendre l’initiative s’il ne veut pas tout perdre.

Etats et Cités d’Allemagne du Nord :
Officiellement faisant partie intégrante du Saint Empire Romain Germanique, le nord de l’Allemagne est essentiellement constitué de deux entités plus ou moins indépendantes : la Hanse, ligue de cités marchandes de la mer du Nord, dont l’influence économique a permis de beaux jours et une relative indépendance, mais nettement sur le déclin ; et la Ligue de Schmalkalden, alliance des Princes Allemands ayant embrassé la religion Protestante, et de fait représentation politique de ces même protestants, avec à leur tête le moine Martin Luther. Bien qu’officiellement en paix depuis 1555 ; la Ligue Schmalkalden est en conflit larvé avec l’Empereur et l’Eglise tout à la fois, une guerre sourde et voilée, entre espions et par orateurs interposés, chacun conscient qu’une nouvelle guerre est inévitable.

Confédération Helvétique :
Véritable forme de démocratie populaire, la confédération helvétique qui allie les cantons suisses est depuis un siècle et demi un acteur important des conflits qui secouent l’Europe, et essentiellement ceux d’Italie du Nord. Les Suisses sont la meilleure infanterie mercenaire d’Europe, et s’assurer les services d’un bataillon suisse c’est mettre une option sur la victoire dans n’importe quel conflit. En s’appuyant sur cette force reconnue, les représentants des Cantons ont acquis une véritable force politique dans la région nord italienne. On notera aussi que c’est en Suisse qu’eurent lieu les premières guerres de religions, et que le pays est très divisé sur ces questions. Mais les cantons ont trouvé un relatif et précaire équilibre…


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