à propos de banquet à la romaine voilà une petite idée du possible....
Un petit extrait d'Horace :
"Il y a eu d'abord un sanglier de Lucanie pris par un vent léger du midi, à ce que disait le maître de la table ; tout autour, des radis noirs piquants, des laitues, des radis ordinaires, tout ce qu'il faut pour stimuler un estomac languissant. [...] Quand on eut enlevé ces mets, qu'un garçon, la ceinture attachée haut, eut essuyé la table d'érable avec une gausape (1) de pourpre, qu'un autre eut ramassé tout ce qu'il pouvait y avoir par terre de débris et de choses propres à choquer les convives, on vit s'avancer, du même pas qu'une jeune Athénienne chargée des objets sacrés de Cérès, Hydaspe au teint bronzé et Alcon portant l'un des vins de Cécube, l'autre un Chio non mélangé d'eau de mer. Alors le maître de dire : "Si aux vins servis devant toi, Mécène, tu préfères l'Albe ou le Falerne, j'ai de l'un comme de l'autre." [...]
Nomentanus avait pour rôle, si quelque chose échappait à l'attention, de le désigner de l'index ; car le reste de la troupe, nous autres, veux-je dire, nous faisions notre dîner d'oiseaux, de coquillages, de poissons qui se dissimulaient sous une saveur très différente de leur goût ordinaire, comme la chose apparut tout de suite, lorsque Nomentanus me fit passer des entrailles de plie et de turbot auxquelles, d'abord, je n'avais pas touché. [...]
Puis paraissent des garçons portant dans un vaste mazonome (2) des membres découpés de grue mâle, largement saupoudrés de sel et garnis de pâtes, le foie d'une oie femelle blanche engraissée de figues onctueuses, des épaules de lièvre détachées, comme étant ainsi d'un goût plus agréable que si on les mangeait avec les râbles. Puis nous vîmes servir encore des merles à la poitrine brûlée et des pigeons sans croupions, mets délicats si le maître ne nous en eût énuméré les raisons et les propriétés.
Horace, Satires, II, 8,passim
(1) étoffe unie d'un côté et, de l'autre, garnie de longs poils.
(2) mot d'origine grecque, désignant un grand plat sur lequel on découpait les gâteaux des sacrifices.
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