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 Sujet du message: L'histoire de Odon le géant
MessagePosté: 26 Aoû 2010 13:42 
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Joyeux Novice
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Inscription: 20 Mar 2010 16:52
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Désolé pour les fautes que vous trouverez , mais je voulais publier ça avant de partir en vacances, et comme je pars demain matin ;)
Et puis bon, la fin qui se termine un peu rapidement... comme le GN quoi, vous ne m'en voudrez pas ;)

Bonne lecture, moi j'vais profiter du soleil de Cahors (si si, je pars en vacances à côté de Cahors, à Prayssac pour être précis, c'est même tout près de Luzech d'ailleurs :P)



L’histoire de Odon le Géant lors de la fête de la Saint Dominique
De l’an de grâce mil deux cent vingt sept à Mont Rocailles


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Le cinquième jour de sextilis mil deux cent vingt sept.

C’était bientôt la Saint Dominique, et pour cette occasion la bourgade de Mont-Rocailles allait organiser une grande fête, c’est pourquoi de nombreux pèlerins et autres marchands affluaient au village depuis quelques jours. Mais cette année il y avait plus de monde que d’habitude, c’est assez anormal, il se préparait surement quelque chose de plus important encore…

D’ailleurs, deux jours plus tôt, le soir du trois août, Guilhem le Borgne, l’échevin en charge de la milice, à été retrouvé mort au pied de la falaise ! Il aurait été vu se jeter tout seul du haut de la muraille en proférant des mots en latin, une affaire qui trouble tous les habitants de Mont-Rocailles.

Ce soir là, Guillaume de Cardaillac, le seigneur évêque de Cahors est arrivé pour les festivités de la Saint Dominique, mais il a été entendu que deux légats inquisiteurs du Pape Grégoire IX devaient arriver au bourg. Surement pour l’histoire de Guilhem le Borgne, le baron Honoré de Mont-Rocailles et sa milice avait déjà trois suspects dans cette affaire…

Mais c’est une autre affaire qui préoccupait ce jour-ci Odon le Géant. Deux rangées de vignes ont été arrachées sur son terrain, c’est le propriétaire du terrain mitoyen qui est le vil responsable de cet acte, Tassin le Cavetier. Et en plus ce dernier avait replanté de jeunes vignes à la place, mais Odon était persuadé qu’elles ne valaient pas ses précédentes ! Il était bien décidé à aller demander réparation auprès de Jorin le Juste, chef de la milice voire même auprès de Gabrien Fromont, le bourgmestre et premier échevin de Mont-Rocailles.

Et ce soir là, Odon le Géant avait une idée bien précise en tête, profiter des marchands nouvellement arrivés, leur faire les poches et leur subtiliser quelques biens qu’il pourrait revendre plus tard par-ci par-là. Mais tout ne s’est pas passé comme il l’avait prévu. En pleine nuit il s’est introduit dans la caravane d’un marchand italien, un certain Bonifacio. Il y avait plein de fioles, trop d’ailleurs, Odon ne savait pas vraiment quoi prendre, il y avait même quelques objets métalliques bizarres, poisseux, inintéressants aux yeux de notre Géant. Au moment où il saisissait une potion parmi d’autres, le chevelu marchand l’a surpris, puis l’a roué de coups pour lui faire passer l’envie de fouiner dans ses affaires ! Odon s’est retrouvé avec le crane et le bras en sang ! Le Géant qui n’est finalement, malgré sa carrure imposante, qu’un frêle et geignard personnage s’est échappé en hurlant telle une jouvencelle en détresse, ce qui a bien fait rire Bonifacio, et à rejoint promptement le monastère pour se faire soigner par son ami le frère Engelbert, un frère dominicain résidant au monastère.



Le sixième jour de sextilis mil deux cent vingt sept.

Odon, gravement blessé, à peine quelques égratignures et un peu de sang, a passé quasiment toute la journée alité au monastère, à profiter de l’hospitalité et du couvert des frères dominicains. C’est finalement le frère Ernest le Crespinier qui, possédant des connaissances en médecine, s’est occupé du Géant profiteur. Frère Ernest s’est évidemment empressé de questionner notre malheureux sur les raisons exactes de ces maux, mais Odon n’a cessé de mentir en inventant une histoire d’agression musclée et sans raison par quatre ou cinq inconnus à la sortie du tripot de Guérinnet. Évidemment, le dominicain avait du mal à croire cela et aurait vite fait d’apprendre la vérité.

En fin d’après-midi, guérit, Odon s’était promené dans le village à la recherche de Dréus Souquan l’Affinéeur, apothicaire et alchimiste de son état pour lui demander d’identifier la fiole qu’il avait réussi à voler au marchand la nuit dernière malgré son infortune rencontre. Sans le trouver. Mais il pu néanmoins grâce au frère Engelbert, vendre un de ses composants au pauvre marchand Hébert le Sellier qui était dépendant à la belladone.

Un peu plus tard, c’est le frère Ernest qui retrouva Odon, et qui lui demanda sévèrement de le suivre, en prétextant qu’un certain marchand étranger se serait plaint d’avoir été pillé par le paysan. Fort heureusement, ils ne le l’ont pas croisé et le dominicain fut appelé ailleurs… Odon s’en est plutôt bien sorti, pour cette fois.

De retour au monastère pour se reposer et grignoter quelques vivres des dominicains, Odon le Géant a entendu une confession très étrange d’un homme qui suspectait son maître, un certain Isaac le Ténébreux, d’avoir des croyances cathares ! Odon était effrayé, il n’avait pas confiance en frère Ernest, il faudrait à présent l’éviter autant que possible. Le frère Engelbert était bien plus indulgent envers les péchés du paysan, surement parce que lui-même savait ce que cela signifiait.

La cloche avait résonnée dans tout le village pour annoncer le début du repas à l’auberge du Chaudron aux Épices. Arrivé tôt sur place, Odon a pu profiter d’un deuxième passage au service de Dame Asseline, mais ceci était sans compter le fait qu’il se fasse détrousser par un vil scélérat. Le Géant était persuadé qu’il s’agissait de Tassin qui était venu l’aborder bien trop prêt au sujet de leur différend à propos des vignes ! Odon s’est alors plaint auprès de frère Engelbert qui lui-même à prévenu ceux qu’il pouvait de se méfier sérieusement des mains baladeuses du Cavetier. Mais il sera révélé plus tard que ce larcin avait été réalisé par le lépreux Léo Sans Sou !

Très affecté par la perte de sa bourse, tout de même un sou et quatre ou cinq deniers, un composant d’herboriste (une passiflore), une ration de nourriture et surtout la potion dérobée à Bonifacio qui n’avait toujours pas été identifiée, Odon était obligé de faire subir ce même geste à de pauvres gens, mais personne n’a été aussi étourdit que lui pour se laisser délester de sa bourse. Cet alors au tripot de Guérinnet qu’il est allé tenter sa chance, mais depuis les derniers drames à Mont-Rocailles, tout le monde était sur le qui-vive et même le Tavernier n’avait pas de sombre petit boulot à donner au Géant… la soirée s’annonçait mal… Et encore plus quand il vu arriver Tassin le Cavetier, l’arracheur de vignes ! Mais ce dernier était là pour trouver un compromis et éviter de devoir passer devant une décision du bourgmestre qui pouvait bien être finalement désavantageuse pour les deux paysans. Odon trouvait le geste sympathique, mais il se méfiait toujours de son voisin de champ qu’il soupçonnait toujours de lui avoir volé sa bourse.

C’était l’heure du procès au village, le baron Honoré de Mont-Rocailles et l’évêque de Cahors allait juger Simond l’Ourdissant, un mendiant du village, pour satanisme et avoir provoqué la mort de l’échevin Guilhem le Borgne. Il paraît qu’il avait été retrouvé près des lieux et que détenu en geôle, il aurait réussi à s’échapper sans briser ses chaînes ni même la porte de sa cellule… une sombre histoire qui lui a valu le bucher. Mais il y avait également un autre procès, celui du neveu du Baron de Flaugnac qui a été découvert dans les forêts de Mont-Rocailles en train de braconner ! Une solde de vingt livres a été exigée à sous oncle pour sa libération.

En sortant du procès Odon s’est retrouvé avec un mal étrange mais bel et bien inquiétant, il avait le bout de tous les doigts complètement noirs ! Il avait beau frotter pour se les laver, rien n’y faisait, et grâce à la lumière de la lune, il pu voir son reflet et remarquer que sa langue aussi était toute noire ! Terrifié, Odon le Geignard hurla dans les chemins à la recherche de son ami le frère Engelbert, ce dernier était à l’hospice à s’occuper de trouver comment soigner les bébés du village ; tous les derniers nés avait développé un mal inconnu. Il conseilla à Odon de trouver l’Affinéeur qui pourrait lui préparer une potion pour le libérer de ce mal, mais il ne trouva qu’Hubulette, la fille de Dréus Souquan, qui était accompagnée de ce coureur qu’est Tassin ! Pour tenter de le calmer, ils lui offrirent un verre de vin de framboise, et lui expliqua comment ils pouvaient résoudre leurs contentieux au champ, en demandant à Godefroy de Vaisse, vassal et responsable des vignes du baron. Odon le Géant du bien reconnaître que son rival n’était pas un si mauvais bougre et même plutôt un bon vigneron.

L’Affinéeur fut enfin trouvé, mais il n’avait pas ce qu’il fallait sur lui pour concocter l’élixir de guérison, il lui manquait de l’adamante et de la vénus, et en grande quantité parce que ce mal affectait plusieurs personnes au village ! Dont Rita la Frileuse, une bourgeoise et Perronelle la Béguine, une saltimbanque, qui tous auraient manipulé un jeu métallique et légèrement poisseux au tripot… Odon s’est vaguement souvenu d’un article de ce genre dans le fatras du marchand Bonifacio. Il aura donc payé ce larcin toute la sainte journée, et est finalement allé prier et se coucher au monastère en espérant que le lendemain, Dieu soit plus clément avec lui.



Le septième jour de sextilis mil deux cent vingt sept.

Ce matin là, le village remuait vivement à propos d’un nouveau et horrible drame ! Le Baron Honoré de Mont-Rocailles avait été empoisonné durant la nuit, et le pauvre sire s’est écroulé, mort, au tripot de Guérinnet. Une triste fin pour un si bon seigneur.

Au réveil matinal, Odon était toujours affecté par le mal qui lui noircissait les doigts et la langue, et c’est avec le frère Ernest qu’il est allé prendre son premier repas du jour pour essayer de s’attirer les bonnes grâces de Dieu. Mais le dominicain lui a demandé d’aller s’expliquer avec le marchand qui l’accusait de vol. N’avouant toujours pas son larcin au frère Ernest le Crespinier, il accepta quand même d’aller converser avec l’italien Bonifacio.

En chemin, il rencontra l’échevin Juge, Gerold de Chartres qui l’informa que Tassin avait finalement trouvé un arrangement pour les vignes. En effet, Godefroy de Vaisse avait accepté de rembourser les pieds supplémentaires au Cavetier pour en faire don au Géant qui était propriétaire du terrain de ces deux rangées. Odon devait trouver Godefroy afin de lui faire part de son accord, chose qui s’est précipitée par l’arrivée du vassal en question. Il n’y avait plus qu’à prévenir l’arracheur.

Dans la cohue générale, due à la tragique nouvelle de la mort du baron, Odon ne vit pas s’approcher de lui le marchand Bonifacio qui l’avait reconnu parmi la foule. Après une discussion où Odon à du reconnaître son larcin mais était dans l’incapacité de lui rendre la fiole volée puisque lui-même s’était fait détroussé la veille, Bonifacio à bien voulu abandonnée l’affaire si le Géant était capable de lui apporter une carline, petite plante très commune que l’on pouvait trouver dans les forêts de Mont-Rocailles, mais malgré les petites compétences d’herboriste de Odon, la carline ne se trouvait plus si facilement que ça ces jours-ci. S’en est suivi une séance de cueillette en compagnie des filles du Fossoyeur, Blanche la Légère et la jeune Berthe la Folle. Cependant, la chance ne souriait qu’aux belles damoiselles. De toute façon Odon n’avait pas les compétences nécessaires pour cueillir les plantes qu’elles trouvaient et la carline tant recherchée restait bien cachée.

Toujours sans le sou, Odon décida d’aller voir le Tavernier pour se voir refiler une petite mission sans danger, mais le tripot était complètement vide, pas une âme qui vive. Le Géant se senti alors bien seul, trop seul pour pouvoir se permettre d’ouvrir la caisse du tripot. Pris d’un excès de frayeur, il se sauva pas le passage secret présent dans la roche pour rejoindre le monastère. Mais les templiers qui étaient présents à la commanderie, pas où passe le passage, n’ont pas vu d’un très bon œil qu’un badaud, se permette d’emprunter ce raccourcis. Sire Evrony, commandeur aumônier des Templiers lui ont fait promettre sur la Sainte Bible de ne plus jamais passer par le passage de la commanderie. Chose bien incommode pour Odon qui avait bien l’intention d’aller visiter le trésor caché au fond du passage.

Tout de suite après, Odon a vu des choses bizarres se passer à la commanderie. Rassequin de Malesmains, l’un des Templiers, à laisser une femme, Dame Flore, rentrer dans le scriptorium du père Alcius. Odon s’est empressé de sortir du monastère pour prévenir le vénérable père de ce qui se tramait dans sa bibliothèque.

Pendant ce temps, Mont-Rocailles subissait une attaque de brigands qui a vite tourner à l’avantage des miliciens du village. Les forbans ont tous été décapités par le bourreau après un jugement net et rapide.

La grande messe pour l’enterrement du baron était en pleine préparation, beaucoup de monde attendait sur la place du village, Odon a enfin pu voir Tassin pour lui dire qu’il acceptait la proposition de Godefroy de Vaisse, l’affaire était enfin résolue. C’est alors qu’Hermance Grande Fosse, échevin et fossoyeur de Mont-Rocailles, demanda de l’aide aux paysans pour aller chercher le cercueil du baron près de l’auberge du Chaudron aux Épices. Odon y a vu une opportunité de se faire bien voir et s’est tout de suite proposé au fossoyeur. La grande corpulence et l’aspect robuste du Géant l’ont bien aidé à se faire accepter pour la tâche. Et c’est à ce moment, quand ils attendaient que le cercueil leur soit remis, que Odon en a profité pour glisser sa main dans la besace de l’échevin. Quelle bonne surprise quand notre Géant à pu vérifier ce que son larcin venait de lui rapporter plus de six sous et deux rations de nourriture. La chance revenait enfin, mais Odon était toujours affecté par la noirceur de sa langue et ses doigts.

Une fois la messe terminée, cercueil et baron déposés dans la crypte, tout le village à pu retourner à ses occupations, les frères dominicains sont rentrés au monastère pour se sustenter, Odon le Géant les a bien évidemment accompagné pour profiter du couvert. Pendant le repas, le frère Engelbert leur a confié qu’il avait enfin réussi à trouver qui possédait la recette de la potion qui pourrait guérir la folie de Dame Berthe, la fille du Fossoyeur, et qu’elle pourrait après avoir été guérit se trouver un bon mari, le dominicain à d’ailleurs suggéré à Odon de se proposer. Mais il fallait encore qu’il puisse de guérir lui-même du noir aux doigts avant d’envisager de la demander pour femme. C’est alors que la chance lui souri à nouveau, il vit briller sur le sol du monastère, une carline providentielle. Elle avait du tomber des poches d’un petiot ange, parce que la carline avait plutôt tendance à pousser en forêt. Odon s’en empara et alla tout de suite retrouver Bonifacio pour honorer leur accord et enfin être débarrassé de sa dette.

C’est près de l’Auberge qu’il trouva le marchand, et ce dernier avait l’air de baigner dans un moment de bonheur, alors quand Odon lui présenta l’objet de leur accord, la carline, Bonifacio, dans un excès de bonté lui donna la potion qui lui permettra de guérir sa langue et ses doigts ! Un comble car la fiole contenait la même potion que Odon avait dérobée, puis perdue les jours précédents ! Après de nombreux remerciements, le Géant est allé voir Alberto il Grande, le médecin italien pour qu’il puisse lui administrer le remède. La posologie était assez particulière, il fallait la boire tout d’un coup, en se bouchant le nez, tout en étant sur un seul pied, mais cela s’est avéré payant vu que les doigts et la langue de l’empoisonné ont retrouvés leurs couleurs d’origines.

C’est sur la place de la grande croix que Odon a retrouvé ses amis pour leurs annoncer la bonne nouvelle. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seul, les filles du fossoyeur l’on informé que Berthe avait été également guérit par Mélissandre la Rousse, la femme du Tavernier. C’est à ce moment que Odon, suivant le conseil de son ami, le frère Engelbert, se proposa à Hermance Grande Fosse pour épouser sa fille cadette. Proposition qui avait l’air de l’enchanter, sans déranger non plus la principale intéressée.
Mais c’est alors qu’un drame encore plus grave que la mort du baron eut lieu et dérangea les convivialités de la place principale, la Vierge Noire de Mont-Rocailles avait disparue ! Gontran, le bedot du curé qui et aussi l’idiot du village, est entré dans une rage folle ! Tous les villageois ont été secoués par cette nouvelle qui venait s’ajouter à la longue liste des malheurs du bourg.

Histoire de fuir la cohue villageoise due à la disparition de la Vierge Noire, Odon est allé se réfugier aux douves. Et il profita pour essayer de trouver quelques plantes à cueillir, mais encore une fois, il ne trouva aucune flore à s’approprier. Ayant trainé le pied un peu trop loin, Odon se retrouva dans la fosse commune où il aperçu le cadavre d’un homme ! Situation très délicate pour le Géant froussard ! Il prit son courage à deux mains pour s’approcher du corps sans vie, car il avait remarqué deux ressources de métal et de pierre que son propriétaire ne risquait plus de réclamer. Sur son retour précipité, Odon croisa le Fossoyeur et lui fit part de sa sombre rencontre, mais l’échevin le rassura en lui expliquant que ce cadavre était déjà ici depuis la veille et qu’il n’avait pas encore eu le temps de l’enterrer complètement dans la fosse commune.

À cet instant, le village subissait un nouvel assaut, mais cette fois-ci, Odon entendit que c’était le baron de Flaugnac et ses hommes qui attaquèrent Mont-Rocailles. Le Géant alla se terrer au tripot pour éviter toute mauvaise rencontre. La taverne était presque vide, Guérinnet servait à boire au Juge Gerold. Le paysan s’approcha du comptoir pour s’imposer dans la discussion, mais l’échevin Juge lui fit comprendre gentiment qu’il n’avait rien à faire là… Soit, Odon commanda une liqueur de feu et réfléchit à comment lui faire les poches. C’est à ce moment que Jean l’Escrivain arriva par l’escalier, et attira l’attention des deux orateurs, le Géant profita de se moment d’inattention pour glisser sa main dans la besace de Gerold pour en retirer une unité de pierre. Il n’avait plus qu’à attendre l’arrivée du marchand Resse d'Arraz, pour écouler le produit de son larcin.

C’est à l’auberge que le Géant retrouva sa promise, Dame Berthe, ainsi que ses sœurs Dame Typhainne et Blanche la Légère avec lesquelles il partagea quelques boissons. Blanche l’informa qu’elle se mariera finalement avec Rassequin de Malesmains, templier qui devait donc revenir sur son vœu de chasteté et se faire radier de son ordre. Et Dame Typhainne présenta à Odon son milicien Gaspar l’Emporté. Le jour de la Saint Dominique promettait d’être une belle grande fête en célébrant également les noces des trois filles de l’échevin.

De retour au tripot, Guérinnet avait proposé à Odon un petit travail en groupe. Le service n’avait pas l’air trop méchant, il suffisait juste de faire peur à un mauvais payeur. Ils attendirent Eustache le Fin, le geôlier et commanditaire de l’affaire ainsi que Blanc le Lombard, un sombre personnage. Eustache leur expliqua que la cible, un certain Giraud de la Happe, marchand de truffes, lui devait de l’argent à propos d’une commande non honorée mais bel et bien payée. Odon et Blanc devaient d’abord le prévenir gentiment, puis ne pas hésiter à employer la manière forte si le truffier se montrait récalcitrant voire même simplement incompréhensif…
Les deux nouveaux comparses devaient déjà réussir à identifier Giraud de la Happe, et après quelques recherches, ont su qu’il résidait à l’Hostellerie. Odon voulait dans un premier temps agir seul, il ne voulait pas risquer de ternir sa réputation de bon villageois s’il était vu en compagnie de Blanc le Lombard, il se rendit à l’Hostellerie où il pu rencontrer le truffier. La présence de sa femme empêcha Odon de lui parler directement du remboursement attendu, il ne voulait pas l’embarquer malgré elle dans une histoire de ce genre. Mais au moins le bougre était identifié. Blanc n’eut pas la même retenue, à son tour il est allé voir le marchand, mais cette fois-ci pour le prévenir de rembourser « la famille », comme Eustache leur avait conseillé. Giraud n’avait pas l’air au courant… niait-il volontairement ? La sombre équipe dû faire le choix de tenter d’amener le truffier au tripot pour une explication un peu plus musclée. Et Eustache le Fin avait l’air de vouloir régler cette affaire au plus vite, quitte à s’en prendre directement à la femme du marchand. Mais leurs projets furent stoppé, car le couple de la Happe avait déjà rejoins l’auberge du Chaudron aux Épices.
Guérinnet paya aux deux gaillards 5 sous chacun, la moitié de la somme promise, et Odon récupéra de la main d’Eustache, deux formules d’herboriste, mais celles-ci étaient trop complexes pour être réalisées par le Géant. La formule du Cataplasme et celle du Philtre de Saint-Martin.

Le repas du soir était un banquet offert gracieusement par le nouveau baron, Justin de Mont-Rocailles, fils de feu le seigneur Honoré. C’était tout à son honneur car le jour même il avait fait collecter les taxes par l’échevin Fossoyeur. Il y a eu une tentative de révolte par certains paysans, mais Odon n’a pas voulu prendre part à ces manifestations de mécontentement. Il préférait aller s’attabler avec le frère Ernest pour se repaître après cette longue journée. Le frère Engelbert devait les rejoindre à table, mais une histoire de fausse vierge noire l’empêcha de profiter de cet instant de fête.
À la fin du repas, le Géant demanda à Dame Berthe de l’accompagner le lendemain pour la fête de la Saint Dominique, celle-ci accepta, d’ailleurs, le village commençait à parler des nombreux mariages qui se dérouleraient le lendemain lors de la grande fête. Les trois sœurs, filles de l’échevin et le Fossoyeur lui-même, avec Dame Asseline, une cuisinière de l’Auberge. Cette Saint Dominique promettait d’être un jour festif.

Pour digérer, Odon avait décidé de faire une petite promenade dans la crypte, mais seul, il avait vraiment peur de faire une mauvaise rencontre, il a donc rebroussé chemin avant d’arriver au bout, il a tenté sa chance au tripot, mais ici encore il n’y avait pas beaucoup de profit à faire, il était encore trop tôt… C’est alors qu’il décida d’aller faire un tour près du trésor des Templiers, mais la salle était trop bien verrouillée, il lui fallait trouver la clé ! Il s’en est retourné à la commanderie où, par chance, aucune âme ne s’y trouvait, mais il avait beau fouiller tous les coffres des croisés aucune clé fut trouvée, ni même le moindre denier. Dehors, une nouvelle attaque du baron de Flaugnac était attendue… Hermance Grande Fosse qui était en alerte avec les miliciens demanda à Odon de mettre ses filles en sécurité qui les raccompagna chez elles. Quant à lui, il est allé se terrer au monastère là où il pensait être le plus en sûreté. Mais les Templiers s’étaient repliés à la commanderie, attenante au monastère, afin de protéger coûte que coûte leur saint trésor. Ces derniers ont renvoyé le paysan au dortoir afin qu’il ne gêne pas les combattants en cas d’attaque… mais il se passa un autre événement à la commanderie, une fumée épaisse venait de remplir tout le monastère, Odon ne vit rien du tout, et resta prostré sur sa couche. Quand les Templiers eurent fini, le paysan préféra ne pas rester en ce lieu, il s’était dit que rester avec les filles du fossoyeur aurait été une bien meilleure idée !

C’est au tripot qu’il décida de finir la soirée, et c’est en ce lieu qu’étaient réunis le marchand de truffes, Giraud de la Happe et sa femme, tous les deux à une table. Eustache le Fin ne tarda pas à arriver, suivit de Blanc. Il fallait agir maintenant, la taverne était encore peu remplie, et il ne pouvait pas y avoir de meilleure situation pour s’occuper du couple truffier. Odon approcha du marchand et lui demanda de l’accompagner dans un coin plus tranquille, à l’entrée du passage secret dans la roche, de manière à ce qu’il ne puisse pas voir la salle, et lui raconta une histoire comme quoi il était intéressé par l’achat de ses truffes de troisième catégorie, avariées, celles destinées aux cochons… Pendant ce temps Eustache et Blanc s’étaient occupés de sa femme, une fois l’affaire traitée entre Odon et le marchand, ils retournèrent en salle, où sa douce avait disparue. Odon s’installa au comptoir comme si de rien n’était, et Blanc alla s’occuper de rappeler à Giraud, la dette qu’il devait absolument rembourser s’il souhaitait revoir sa tendre seine et sauve. Le pauvre truffier s’en alla à toute vitesse. Odon avait fait sa besogne.

La soirée continuait plutôt bien, Odon avait rejoint les filles du fossoyeur, Gaspar, son futur beau-frère, et deux marchands italiens, Alberto il Grande, le médecin qui l’avait soigné des doigts noirs, et Lorenzo di Palermo qui avait ramené un alcool italien fort sympathique. Mais lorsqu’il fut l’heure d’aller se coucher, à la sortie du tripot, le groupe trouva Péronnelle la Béguine, la saltimbanque et Mainfroi le Mire, marchand et cousin du bourreau, égorgés dans les rues du village ! Ils les ont donc amenés à l’hospice pour se faire soigner au plus vite. Et c’est dans cette sanglante ambiance que le Géant quitta tout le monde pour aller tenter de trouver le repos au monastère.



Le huitième jour de sextilis mil deux cent vingt sept,
Jour de la Saint Dominique

Le dimanche était enfin arrivé, les atrocités de la veille ont été oubliées dans la nuit et les estomacs commençaient à se remplir à l’auberge. Odon, comme beaucoup ce matin là, a eu la chance de gouter à la fameuse tarte de Dame Héloïse. En chemin il avait croisé Resse d’Arraz, le marchand, ce dernier était complément dépité, il confia à Odon qu’il s’était fait voler tout son stock de pierre et de métal durant la nuit. Ce larcin a du être mené par des professionnels car d’après le marchand, il en avait un stock énorme, et personne ne fut réveillé, Odon aurait bien voulu traiter avec ces chanceux. En laissant le malheureux à sa complainte, le Géant fit une trouvaille intéressante, il venait de voir une chose briller dans l’herbe encore mouillée par la rosée. Deux sous et une magnifique pierre précieuse. Un cadeau qu’il destinait déjà à sa future épouse. Cette journée de fête et de mariages commençait bien pour le Géant.

Il accompagna Typhainne, Berthe et Blanche à hors du village pour la cueillette matinale, matinale. Gaspar, le milicien, les accompagna pour assurer leur sécurité. Les filles trouvèrent de nombreuses plantes mais Odon, piètre herboriste, ne trouva rien pour remplir sa besace. Très vite, il les laissa fouiller les hautes herbes seules, et demanda à Gaspar de lui faire une démonstration de tir à l’arc. Sur le retour, Blanche la Légère trouva au beau milieu du chemin, une carline ! Elle laissa Odon la cueillir pour qu’il ne rentre finalement pas bredouille.

Content de sa cueillette, Odon raconta son histoire à Odeline Demi-Quinte, artiste mendiante du village sur la place de la grande croix. Il lui demanda même de le dessiner. Mais la tâche n’était pas aisée, le Géant n’arrêta pas de bouger et discuter avec les passants. D’ailleurs Blanc le Lombard était passé prévenir Odon qu’il pouvait aller chercher sont paiement pour leur besogne de la veille auprès de Guérinnet. Une fois terminé, Odon fut très content du dessin et en offrit deux sous à l’artiste.

C’est ensuite au tripot qu’Odon se rendit, pour aller chercher son du auprès du Tavernier. Cinq sous supplémentaires pour remplir la bourse du Géant. Guérinnet lui donna même un sou supplémentaire pour le prévenir si il y avait du mouvement chez le Templiers, Odon accepta sans sourciller, Templiers ou pas, c’était un surtout un sou de plus pour sa besace ! Il en profita même pour faire les poches de Dréus Souquan l’Affinéeur qui sirotait tranquillement un verre au comptoir, mais ce ne fut pas une très bonne prise, un vieux parchemin vierge et un document que le Géant n’arrivait pas à lire (qui s’est avéré être la recette du remède contre les Brumes de Mont-Rocailles).

Il avait encore du temps avant la messe de la Saint Dominique et les festivités prévues, c’est alors qu’il croisa Alberte l’Herboriste qui lui proposa un cours particulier de cueillette. Odon accepta sans détour, lui qui était si mauvais, il avait enfin l’occasion de pouvoir s’améliorer dans cette discipline. La vieille herboriste l’emmena d’abord dans les escaliers de la crypte pour y chercher de la Mandragore, mais rien n’avait repoussé durant la nuit. Alberte décida alors d’aller en direction du tripot, elle trouva en chemin une passiflore, très difficile à récolter. Le Géant s’en occupa sous l’œil de l’experte. Plus loin sur le chemin, Odon vit une bardane ! Son apprentissage commençait déjà à porter ses fruits ! Arrivés dans l’escalier du tripot, Alberte demanda à Odon de bien ouvrir les yeux car elle recherchait de la Datura, plante que l’on trouve d’après certains en abondance dans ce lieu… Mais ce n’est pas une plante que le Géant découvrit dans un recoin de marche, mais une belle et grosse pierre précieuse toute bleue ! Alberte proposa à Odon de la récupérer, en guise de paiement de la leçon… Odon ne pu qu’accepter mais se jura de la délester de sa besace avant la fin du cours. Mais c’est à ce moment même que Bonifacio arriva et demanda à l’Herboriste s’il pouvait se joindre au groupe pour apprendre les rudiments de la cueillette. À cause de ce gêneur, Odon ne pu finalement pas faire les poches de l’experte pour récupérer la pierre brillante… La veine commençait à le quitter. Le cours toucha à sa fin pour le Géant, et Alberte lui remit son diplôme d’apprentissage.

Odon retourna directement au village, les festivités du jour devaient bientôt commencer, il rejoignit Hermance Grande Fosse et sa fille Berthe près des arcades quand une grande lumière sorti du château du baron ! C’était les trois sœurs de l’Hospice, Guérinnet, les commandeur Dacre, le frère Lauthert, Angeline Grandes-mains et le frère Engelbert qui tenaient en leurs mains les saintes reliques avec lesquels ils ont fait le tour du village…



Portrait :
Sonia Debes (Odeline Demi-Quinte)
Légèrement retouché numériquement par moi-même

Remerciements :
Charles (frère Engelbert), Maximilien (frère Ernest le Crespinier), Alexandre (templier Rassequin de Malesmain), Stéphane (Hermance Grande Fosse), Judith (Berthe la folle), Emilie (Blanche la Légère), Camille (Dame Typhainne), Manon (Alberte l’Herboriste), Guilhem (Dréus Souquan l’Affinéeur), Björn (Gontran), Sonia (Odeline Demi-Quinte), Mathieu (Gaspar l’Emporté), TAM (Théobald le Petiot) Mouss' (Landri), Sylvain (Guérinnet le Tavernier), Marion (Mélissandre la Rousse), et tant d’autres…

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Raphaël Zerr
(2012) 1605 : Friedrich von Salis- Rép. des 3 Ligues
(2010) 1227 : Odon le Géant


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MessagePosté: 27 Aoû 2010 07:08 
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Petit Tas de Bois

Inscription: 16 Juin 2004 07:36
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Localisation: ... souvent sur ce forum...
Vraiment merci pour ce beau récit qui nous replonge tous dans les méandres de Mont-Rocailles en l'an 1227
et qui témoigne combien vous avez su parfaitement user des trames scénaristiques et des interactions peu ou prou évoquées dans vos backgrounds.
Et encore merci à toi d'avoir su donner vie sur place à ce personnage riche de contacts entre les clergés régulier, séculier, le Temple et le monde des roturiers.

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Joyeux orga
http://www.youtube.com/watch?v=4O3iYS4BNOo


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MessagePosté: 27 Aoû 2010 16:44 
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Disciple du Poulpe
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Inscription: 01 Aoû 2004 19:12
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Localisation: Cité de Calvin
[quote="Hellbor"].Mais c’est alors qu’un drame encore plus grave que la mort du baron eut lieu et dérangea les convivialités de la place principale, la Vierge Noire de Mont-Rocailles avait disparue ! Gontran, le bedot du curé qui et aussi l’idiot du village, est entré dans une rage folle !...[quote]

Héé, c'est pas gentil de dire que je suis un idiot! Par contre, de voir que la Vierge Noire avait été volé, ça m'a tout tourneboulé le ventre, encore plus que de voir le corps de monseigneur le Baron dans la chapelle de bonne heure le matin en sortant de la sacristie...

Gunther/Gontran, qui a du mal parfois avec sa nouvelle vie dans les hautes sphères de la société.

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Mélo... Reviens bouffon, reviens, c'était pour rire...


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MessagePosté: 19 Sep 2010 15:50 
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Nouvel Arrivant
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Inscription: 09 Sep 2008 22:27
Messages: 26
Localisation: annecy
en fait j'étais pas si mauvais que cela ;)
et bonifacio n'était pas italien!
bref me demande toujours pourquoi tout le monde voulais me tuer...

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MessagePosté: 22 Sep 2010 14:32 
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Prêtre du Poulpe
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Inscription: 30 Déc 2004 19:16
Messages: 425
Localisation: tout la haut sur la flèche ( de la grue )
ben non, pas Italien :shock: !! il est Corse !! :mrgreen:

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Moi j'ai une tronçonneuse et un pont-levis.


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MessagePosté: 22 Sep 2010 17:46 
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Joyeux Novice
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Inscription: 20 Mar 2010 16:52
Messages: 77
Localisation: à côté de Montbéliard (25)
Je corrigerais ça à l'occase ;)

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Raphaël Zerr
(2012) 1605 : Friedrich von Salis- Rép. des 3 Ligues
(2010) 1227 : Odon le Géant


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