*sourire* Je vois que quand les arguments viennent à manquer, caricature et interprétations sont de mise. *soupir* Et le pire, c'est que je m'y attendais...
Au moins, le piqûre, même non empoisonnée, a toujours le mérite de faire réagir.
Voyons, voyons... Où vous voyez la mesure, vous pensez à la frustration. Où l'on vous parle principes de vertu et de modération, vous imaginez la souffrance, le viol, l'absence totale de plaisirs. Ne faites-vous pas des raccourcis un peu faciles et rapides ?
Si vous souhaitez le savoir, même si c'est à mon sens superflu, je n'ai rien à reprocher aux hommes d'Arcas, qui sont toujours restés droits. Et "droit" ne signifie pas "impitoyable". Si vous les croyez sans cœur, sous leur apparence parfois rude et laconique, vous vous trompez, Prince Al Gareb. S'ils savent le dominer plutôt que de se laisser dominer par lui, il n'en bat pas moins fort dans leur poitrine et il ne leur fait pas ressentir des sentiments moins ardents et moins doux que ceux que connaît le commun des hommes. Ne leur jetez donc pas la pierre sans savoir, je vous prie, de quelle matière est pétri leur cœur loyal. N'imaginez pas non plus, malgré la frustre pauvreté qu'a dû traverser notre peuple, leur couche roide comme la pierre, froide comme un tombeau. Leurs bras durs et glacés, ne pouvant, en embrassant, silex contre silex, allumer la moindre étincelle. Vous feriez tristement erreur en leur rendant si peu honneur. Ce serait non seulement les mésestimer, mais aussi les sous-estimer. Et ne pensez pas non plus que les femmes d'Arcas - les simples femmes d'Arcas - sont aussi rigides que le marbre, tandis que ces hommes recherchent leur réconfort dans des bras moins exigeants, paumes ouvertes pour recevoir une poignée de cisteyis. Ne les croyez pas impropres à réchauffer une couche, elles qui partagent avec fidélité celle de celui que la vie leur a donné à aimer et à être aimé de lui. [La phrase est louche, mais il est tard.] Ainsi, entre ces liens sacrés, sacrés avant tout par l'amour qui unit ces deux êtres, bonheur, volupté et renaissance sont possibles dans la plus pure innocence. Et ainsi, l'hoplite d'Arcas, éreinté par sa journée de dur labeur, verra-t-il avec un œil empreint de plaisir et de tendresse son aimée s'assoupir auprès de lui après qu'ils aient partagé avec joie la chaleur de leurs corps. [Surtout qu'entre les murs de Syram, la nuit, ça caille.]
Je condamne la licence, et non pas l'amour. Vous avez dû oublier quelques éléments de mes dires, mais j'ose vous rappeler que je me suis reprise moi-même pour exprimer que l'amour charnel pouvait même amener, non seulement à un partage d'affection et de tendresse, mais à une véritable élévation spirituelle. Je crains que vous n'ayez guère entendu parler du culte de Perséphone - ou plutôt, j'avoue que je crains ce que vous avez pu entendre de son culte. Cela n'est guère étonnant, mais passons. Ne vous y trompez pas : pour ne faire qu'effleurer le sujet, il s'agit d'un culte basé sur le cycle de vie. Et sans amour, le cycle de vie, irrémédiablement, est rompu. Il n'y a qu'un pas à faire pour dire qu'il s'agit d'un culte de l'Amour. Entre autres. Néanmoins, une vie qui se consacre exclusivement à l'acte charnel, privé de tous son sens et investi que du plaisir, n'est à nos yeux qu'une vie égoïste qui n'a pas d'utilité intrinsèque. Et vous n'êtes pas sans savoir que, dans notre peuple qui a longtemps souffert du manque et de la pauvreté, une vie inutile est une vie de trop.
En ce qui concerne le "mépris des classes sociales moins valorisées" dont vous parlez, Prince, sachez que je mange chaque jour la même nourriture et bois la même eau, dans les mêmes ustensiles, que les femmes dont je parle. Il ne s'agit donc pas d'une différence de richesse, de chance dans la naissance, mais bien de mœurs et de choix de vie. Arcas était dans le dénuement le plus total. Elle s'est faite d'elle-même, et ainsi ses femmes.
Pour finir sur une autre note... Conteur [Syhlas est ton pseudo de joueur, non ? Il me semble, et le nom de ton personnage - même si tu l'as dit plus haut, je crois - m'échappe...], je n'ai pas eu l'heur d'être la prêtresse dont vous parlez, et ne puis non plus vous renseigner sur son identité, vous m'en voyez navrée.
*Moony note : "Tenir des propos violents et provocateurs, avec un vocabulaire dur et, sans forcément être cru, totalement clair. Jouer les moralistes rigides, les réactionnaires. => Fait réagir les gens."* ... *s'arrête un instant, se frotte le cuir chevelu avec son crayon* ... *reprend ses notes : "Frôler la méchanceté. Arrêter les yeux baissés, les sourires d'excuse."* ... *réfléchit, et puis : "Donner, à l'occasion, des coups de bâton, comme ça, hop."* ... *avec évidence : "Travailler le caractère de merde, étouffer la politesse, foncer dans le tas et bousculer au passage"* Hmm-hmmmm... *trouve qu'elle a bien appris, aujourd'hui, et décide enfin d'aller se coucher*
_________________ - Elle était là ? - Qui ça ? - L'a-t-on vue ? - De quoi ? - Où ça ? - Mais qui ? - Elle. - C'est qui ? - Là... euh... elle ! - ...Dis, tu as vu mes nouvelles chaussures ?
|